Mission au temple de MEDAMOUD[1]

En novembre 1924, Etienne DRIOTON est chargé par l’Institut Français d’Archéologie Orientale d’une mission épigraphique à Médamoud. Situé à 8 km au nord-est de Louxor, le temple est dédié au dieu Montou, qui fut au Moyen Empire la principale divinité de la Thébaïde, avant d’être supplanté par Amon. Seuls les vestiges d’une porte monumentale et cinq colonnes de l’ancien portique, entourés de blocs épars, rappellent alors l’emplacement de l’édifice.

Le campement des archéologues est installé près du village. Fernand BISSON de la ROQUE dirige le chantier. Les ouvriers exhument les vestiges  enfouis dans le sol. Pour effectuer ses travaux, Etienne DRIOTON photographie chaque bloc de pierre sur plaque de verre ; les clichés sont ensuite transférés sur papier. Puis il relève et déchiffre les inscriptions hiéroglyphiques. Ses travaux  se révèleront d’une importance considérable pour reconstituer l’histoire du site et les rites qui s’y déroulaient.

Très attaché à sa famille restée à Nancy, il écrit plusieurs fois par semaines, relatant le quotidien du chantier, évoquant ses travaux sur les 280 génies-Nils qui entourent le temple, sur les inscriptions de la porte de Tibère, sur les découvertes… Il en est ainsi dans sa lettre du 5 mars 1926  « Tous les bonheurs aujourd’hui, nous avons mis la main sur un nid à statues dans le fond du temple où nous avons recommencé à travailler, la cour étant terminée. Une tête de Sésostris III digne du Louvre, une statuette de prêtre accroupi en granit noir à peu près intacte et deux sphinx en grès de Nectanébo […] nous devons être sur une piste… »

L’étude des vestiges révèle la construction d’au moins trois temples successifs, édifiés entre le Moyen Empire et la fin de l’époque ptolémaïque. L’ensemble comprend, outre le temple proprement dit, un lac sacré, des magasins, les vestiges de plusieurs enceintes et des fours circulaires de l’époque chrétienne.

Bien que nommé en 1926 Conservateur-adjoint du Département des Antiquités au Musée du Louvre, il poursuit ses travaux à Médamoud, dans la mesure du possible, jusqu’en 1931. Les résultats sont publiés, tout d’abord en collaboration avec Fernand Bisson de la Roque. Suivent d’autres publications d’Etienne DRIOTON traitant de l’histoire du site, le culte au dieu Montou, les hymnes chantés au cours des cérémonies,  la protection magique de Thèbes sous les Ptolémées, l’une de ses découvertes.

                                                                                     Michèle JURET

[1] M. JURET, Etienne Drioton, l’Egypte, une passion, éd. G. Louis, Haroué 2013, pp. 25-41

  M. JURET, Etienne Drioton et l’Egypte, parcours d’un éminent égyptologue passionné de photographie,  éd. Safran, Bruxelles 2019, pp. 16-71

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Médamoud - Le temple avant les fouilles.

Les cahiers du Nil

Cahier d'étude d'Etienne Drioton.

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        E. Drioton relevant les inscriptions

              de la statue de Minmosé.

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E. Drioton travaillant sur

les inscriptions de la porte de Tibère.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Médamoud vu du lac sacré.

Date de dernière mise à jour : 24/08/2021