MASQUE PLASTRON de MOMIE
Egypte, Epoque Romaine, IIIe siècle
Stuc, verre, pigments et traces de dorure
H. 28 cm. L. 49 cm Inv. 2009.2
Acquisition sur les fonds du legs J.Jacquiot
Le Musée Josèphe Jacquiot propose un très bel exemple de masque plastron de momie de l’Epoque Romaine.
Fait de stuc, il a conservé une grande partie de sa polychromie. Il représente une défunte au délicat visage de forme triangulaire. Les cheveux noirs, partagés par une raie médiane, sont coiffés en bandeaux à larges crans rassemblés en une torsade enroulée sur l’arrière de la tête. Les traits sont fins, les yeux, ourlés de noir, sont incrustés de verre et peints, les cils sont parfaitement dessinés. Deux colliers ornent son cou, l’un composé de grosses perles, l’autre de couleur or soutient un pendentif. Elle est vêtue d’une tunique et d’un manteau plissé montant derrière le cou de couleur pourpre, qui laissent deviner la poitrine ; la main droite maintient contre elle au niveau de la taille la couronne de fleurs de la justification d’Osiris. Un bracelet d’or s’enroule autour du poignet droit.
Les masques plastrons de l’Epoque Romaine. (30 av. J.-C. à 395 ap. J.-C.)
Après la défaite d’Actium et le suicide de Cléopâtre VII, l’Égypte tombe sous la domination romaine. Cependant, la civilisation de l’antique Égypte continue d’exercer sa fascination. Les croyances funéraires promettaient une seconde vie subordonnée à la conservation du corps ; ainsi pour celui qui souhaite être inhumé selon la tradition égyptienne on pratiquera la momification.
L’Epoque Romaine a livré nombre de ces masques plastrons, notamment sur les sites de Touna el-Gebel et Antinoë. Ces artéfacts, posés sur la momie sont modelés en plâtre, sable, argile ou stuc mélangé à de la colle résine et recouverts de pigments polychromes. Leur composition évolue au cours du temps. Pour les plus anciens, le défunt est allongé, tête à l’horizontale en prolongement du corps. A partir du IIe siècle la tête est relevée, évoquant ainsi l’éveil du défunt à la vie. C’est le cas de l’œuvre présente dans notre collection.
D’autres techniques et d’autres supports ont été utilisés durant cette époque pour immortaliser l’image de celui ou de celle qui n’est plus. Evoquons les « Portraits du Fayoum », ainsi nommés parce que les premiers retrouvés provenaient de cette région du Delta. Ces merveilleux portraits étaient exécutés sur panneaux de bois, tout d’abord selon la technique de la peinture à la cire, puis à la détrempe. Citons encore les cartonnages peints ainsi que les linceuls, autant de supports sur lesquels on reproduisait l’image du disparu.
Ces œuvres des premiers siècles de notre ère témoignent de la survivance des croyances funéraires des anciens égyptiens à l’Époque Romaine.
Michèle Juret
Bibliographie :
M.F. Aubert, R. Cortopassi « Portraits de l’Egypte Romaine », Ed. RMN, Paris 1998.
MF Aubert, D. Bénazet, M-H Rutschowscaya. . « Louvre, Les Antiquités Egyptiennes II » Ed. RMN, Paris 1997.
Date de dernière mise à jour : 15/04/2020