LE THEÂTRE PHARAONIQUE

Découverte de l’existence d’un théâtre à l’époque pharaonique.

Les premiers travaux d’E. Drioton sur l’existence d’un théâtre à l’époque pharaonique sont publiés dès 1929. Il publiera ensuite de nombreux articles scientifiques sur cette découverte.

On avait coutume de dire que le théâtre était né en Grèce. Mais E. Drioton remarque que certains textes accompagnant les scènes gravées sur les parois du temple d’EDFOU, rappelant le combat d’Horus contre Seth, comportent des scénarios avec indications de mise en scène évoquant un grand spectacle, présence d’une galère, d’acteurs accompagnés de musique, de chœurs chantés et de ballets. Il se demande si on ne devait pas les interpréter comme les dialogues d’un théâtre mimé ; sorte de mystère sacré joué au moment de la grande fête d’Horus. Il remarque encore que deux textes avaient été fusionnés en un seul sur la paroi. En philologue éclairé il réussit à les séparer pour obtenir deux épisodes différents du combat mythique.

          Remontant dans le temps, Etienne Drioton s’intéresse aux représentations de la tombe de Knoumhotep - située à Béni Hassan et datée XIIe Dyn. - évoquant par une sorte de danse la chanson des quatre vents qu’il publie en 1942. Enfin, l’analyse de la littérature égyptienne lui permet de faire remonter l’existence de ce théâtre à l’Ancien Empire. 

         Plus tard, il découvre avec le texte de la stèle d’Emheb - découverte à Edfou et datée de la fin de la XVIIe Dyn. -  l’existence d’un théâtre profane qui remonterait  au tout début du Nouvel Empire (1500 av. J.C.). En effet,  cette stèle funéraire étudiée par Etienne Drioton,  livre un texte autobiographique dans lequel Emeb dit avoir joué du tambourin et donné la réplique à son maître. Il ajoute qu’il l’accompagnait du pays de Miou jusqu’à Avaris. 

Cette traduction fut controversée par plusieurs égyptologues. V. Vikentiev y voit un soldat suivant l’armée de Pharaon dans sa lutte contre les Hyksos, J. Cerny et J. Baines un nomarque ayant gagné un concours de tambour, Cl.  Vandersleyen un prince nubien jouant du tambour. D. Klotz évoque un personnage de Haute Egypte peut-être engagé dans une monomachie contre un prince Hyksos. Aucun d’entre eux n’évoque un acteur de théâtre. Ces versions différentes témoignent de la difficulté d’interprétation de cette inscription.

           En 1954, le résultat des travaux d’É. Drioton sur le sujet fait l’objet d’une communication à l’Académie des Inscriptions et belles Lettres.

Michèle Juret

 

Horus percant l'hippo

Temple d'Edfou : Horus transperçant Seth (représenté sous son aspect d'hippopotame).

Bibliographie

 Juret Michèle, « Etienne Drioton et le théâtre pharaonique » dans Égypte, Afrique & Orient, N°77 mars, avril mai 2015. P 53-60.

Juret Michèle, « Etienne Drioton, l’Egypte, une passion ».  G. Louis 2013, p.201-204 et 207.

Date de dernière mise à jour : 07/05/2025