VOYAGE DANS LE TEMPS

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Le Musée Josèphe Jacquiot, Montgeron

(extrait p. 104-105)

Les archives d’Étienne Drioton au Musée

Précieuses pour l’histoire de l’égyptologie reste un mot bien faible pour caractériser l’immense intérêt de ces archives. Josèphe Jacquiot s’est éteinte le 2 août 1995. Elle avait légué entre autres biens à la Ville de Montgeron, pour le Musée qu’elle avait créé, les archives de son cousin le chanoine Étienne Drioton, restées dans sa demeure. Ce n’est qu’à la fin de l’année 1997 que M. M. Chancelier, alors Président de la Société d’Histoire Locale et exécuteur testamentaire de J. Jacquiot, et moi-même avons pu y accéder. Plus de deux années s’étaient écoulées, la maison restée inoccupée avait été « visitée ».

Je connaissais cette vaste propriété pour y avoir été invitée plusieurs fois. Josèphe Jacquiot était une amie de notre famille. Une haute grille protège le jardin de la rue. A gauche en entrant, on ne peut ignorer la présence de ce grand magnolia. Il faut monter les quelques marches du perron avant de pousser la porte d’entrée. A gauche du couloir, dans la salle à manger, les vitraux des fenêtres filtrent une lumière dorée. Une imposante armoire et quelques tentures occupent les murs.  deux lustres coptes surplombent la longue table entourée de chaises à haut dossier. Je me souviens de Josèphe Jacquiot me prodiguant ses conseils lors de mes années d’étude à l’École du Louvre. « Il faut faire des fiches Michèle » me recommandait-elle. Quelques temps auparavant, alors que je lui annonçais m’être inscrite en auditrice, elle m’avait répondu « Mais Michèle, il faut vous inscrire comme élève ». Elle s’était occupée de présenter mon dossier et suivait ensuite avec grand intérêt mon parcours, me prêtant ses ouvrages sur l’art. C’est dire que je ne voulais pas la décevoir ! Elle évoquait également la carrière prestigieuse d’Étienne Drioton et c’était aussi l’occasion de discuter de son projet de Musée. Elle avait l’intention de demander à la Municipalité de me le confier…plus tard…lorsque le moment serait venu. Elle avait commencé à rédiger son autobiographie. Elle n’eut pas le temps de terminer…

Mais poursuivons notre visite. A droite du couloir, après avoir traversé un petit boudoir, nous descendons quelques marches pour accéder au salon où trônent ce superbe bureau copte et ce moucharabieh qui rejoindrons le Musée. L’oratoire avec sa descente de Croix du XVIIe siècle, deux sellettes de style retour d’Égypte rejoindront également le Musée. Sur l’une d’elles trône un moulage de la déesse chatte Bastet. Une  statue de la Vierge est posée devant une tenture. Sous un lustre copte, quelques fauteuils disposés autour d’une table basse invitent à consulter les livres de l’immense bibliothèque qui tapissent les murs. Au fond de cette salle qui ouvre largement sur le jardin, un escalier permet l’accès à l’étage de la seconde partie de la maison. Je regrette vivement de n’avoir pas fixé ce cadre sur quelques photos. Elles auraient été plus évocatrices que ces quelques lignes. Mais lorsque nous y sommes entrés, après le décès de Josèphe Jacquiot, cette demeure glaciale, vidée de la présence de celle qui y avait vécu et travaillé durant tant d’années, s’était imprégnée d’une telle tristesse et suscitait une telle émotion ! Certaines images ont quitté ma mémoire. Où était ce grand portrait de Josèphe Jacquiot, œuvre peinte par Georges Frédéric Morvan, qui est aujourd’hui présenté en bonne place dans la salle qui lui est dédiée au Musée ?

Les chambres et les greniers regorgeaient de documents divers qui, réunis auraient permis de reconstituer l’histoire et les travaux érudits des membres de la famille Jacquiot. Il fallut à notre grand regret les ignorer. Tandis que M. Chancelier réunissait les documents concernant J. Jacquiot, son investissement en faveur de la Ville alors qu’elle en était Maire, ses travaux et publications sur l’Histoire de la Médaille, je me suis attachée patiemment à retrouver tout ce qui concernait l’œuvre scientifique et le souvenir du chanoine Drioton. Nous y avons travaillé pendant une année selon nos disponibilités et celles de l’employé municipal qui s’est chargé de transporter notre « récolte » jusqu’au Musée.

A suivre…

                                                                          Michèle Juret

Date de dernière mise à jour : 08/09/2023