Etienne Drioton évoque la possibilité d’une forme de monothéisme dans la religion égyptienne.

Les scarabées ne sont pas les seuls supports sur lesquels il relève la mention de dieu écrit au singulier.

Il observe que, parallèlement à la fréquentation des temples les textes témoignent d’une philosophie religieuse parfois monothéiste. Les Maximes de Ptahotep, la Sagesse d’Aménémopé ou celles d’Ani en témoignent, ceci depuis les temps très anciens. Ainsi peut-on lire sur le papyrus de Ptahotep censé être écrit dès la fin de la Vème dynastie  « Ne suscite pas de crainte parmi les hommes, car Dieu punit de la même manière », « Qui mange du pain dépend du dessein de Dieu, c’est un ignorant celui qui le conteste », ou bien encore « Fais profiter tes gens de ce que tu possèdes, c’est le devoir de celui que Dieu favorise », autant de formules qui mêlent la mention d’un dieu (désigné au singulier) à des préceptes de bonne morale. Elles se transmettront à travers les enseignements, on les retrouvera beaucoup plus tard dans les Sagesses d’Ani puis à l’époque d’Alexandre.

Ainsi le chanoine note que la religion égyptienne rendait un culte aux différents dieux du pays mais qu’elle comportait aussi une philosophie personnelle. Il en déduit que dès les origines s’était établie en Égypte une tradition où Dieu est nommé au même titre que dans les religions monothéistes. Les anciens Égyptiens avaient une philosophie la plupart du temps monothéistes qui véhiculait des principes moraux. Elle se transmettait par les sages qui parallèlement honoraient les dieux dans les temples. « Il y avait donc, à l’intérieur de l’ancienne religion égyptienne un courant de sagesse qui, en quelque sorte préparait le christianisme et y correspondait d’avance » écrit le chanoine.

Ici encore, il explore des voies nouvelles en évoquant cette possibilité d’une forme de monothéisme dans la religion de l’ancienne Égypte.

Michèle Juret 

(Extrait du livre « Étienne Drioton, l’Égypte, une passion », page 201)

Bibliographie : Etienne Drioton,"Le monothéisme dans l'ancienne Egypte" dans Cahier d'Histoire Egyptienne, Le Caire (janv 1949) pages 149-168