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JOSEPHE  JACQUIOT       

 Fondatrice du Lycée à Montgeron

Nous sommes le 3 octobre 1946, jour de l’inauguration à Montgeron d’un lycée, annexe du lycée Henri IV, par le Ministre de l’Education Nationale Marcel Edmond Naegelen.  Sont présents à ses côtés, Joseph Léonard, Préfet de Seine-et-Oise et Josèphe Jacquiot, Maire de Montgeron[1].

Josèphe Jacquiot avait été élue Maire de Montgeron en mai 1945. Elle était l’une des premières femmes françaises à accéder à cette responsabilité municipale. L’idée de la création d’un lycée expérimental germait dans les bureaux du Ministère. La commune de Thiais avait été évoquée pour le recevoir. C’était sans compter sur la détermination de Josèphe Jacquiot de voir ce nouveau lycée installé à Montgeron.  En cette fin d’année 1945, elle invite Gustave Monod, alors Directeur de l’Enseignement Secondaire et lui propose un site exceptionnel,  le château agrémenté d’un immense parc couvrant 35 hectares.  De plus, elle sut à n’en point douter mettre en valeur les nombreux atouts de la ville de Montgeron, notamment sa situation géographique, et déplorer le manque cruel d’établissements secondaires dans la région. Conquis par le site, Gustave Monod choisit donc Montgeron pour implanter le nouvel établissement, qui sera un lycée mixte annexe du Lycée Henri IV.

Le 29 janvier 1946, Josèphe Jacquiot évoquait l’intérêt du projet devant le conseil municipal avant de l’annoncer à un plus large public, lors d’une réunion d’information dans la salle des fêtes. Il fallait désormais procéder à l’acquisition du domaine.  Laissons Monsieur Michel Chancelier  nous rapporter ses propos  à ce sujet. « Monsieur Latour… s’il prétendait être d’accord pour la vente de la propriété à l’Etat, opposait en réalité une tenace force d’inertie. C’est alors qu’après quatre mois de tergiversations et d’hésitations de sa part, j’ai demandé à Monsieur le Préfet de Seine-et-Oise de procéder à la réquisition du domaine Latour… ». Elle avait ajouté « une commune qui possède un lycée connaît aussitôt une vie intellectuelle certaine »[2]. Nous reconnaissons bien là chez Josèphe Jacquiot ce soucis de doter notre ville de structures culturelles. Quelques mois plus tard, l’expropriation du château était décidée. Il fut convenu qu’une indemnité de location serait payée par la Ville, en attendant son acquisition par l’Etat, le 7 janvier 1948.

C’est à Alfred Weiler, pédagogue reconnu, que Gustave Monod confia la direction du lycée à sa création. Devenu peu de temps après établissement expérimental, Il fut longtemps appelé « Lycée de Montgeron » puis « Lycée Rosa Parks ». Au fil du temps il est devenu l’un des plus grand de France. Il compte actuellement plus de 2 600 élèves.

Michèle Juret

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[1] B. Zimmermann, Le lycée de Montgeron, repères pour une histoire, 1996

[2].M. Chancelier, Mémoires vives du Lycée de Montgeron, ed. G. Pastre, 1997,  p. 220-222

 

Date de dernière mise à jour : 30/01/2023