La Genèse du Musée[1]

Comment est née l’idée de créer un musée à Montgeron ?

Josèphe Jacquiot, historienne de la médaille, Conservateur honoraire du Cabinet des médailles de la bibliothèque Nationale, Professeur à l’Ecole du Louvre, Lauréate de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, commandeur dans l’ordre des Palmes académiques, fondatrice et principale donatrice du musée, fut élue Maire de la Ville en 1945. Un an après, en 1946, elle y avait fondé le premier lycée mixte de France, puis en 1947 la bibliothèque municipale. On comprend que la création de ce musée s’inscrit dans la continuité de son action culturelle pour la ville.

C’est lors de la préparation d’une exposition dédiée à la mémoire du Chanoine Etienne Drioton au Centre Jean Hardouin, que Josèphe Jacquiot faisait part à Monsieur le Maire, Alain Josse, de son intention de léguer les collections qu’elle possédait, à la Ville, afin d’y fonder un musée. Le Maire sera immédiatement favorable à cette idée. Le 18 novembre 1988, le Conseil municipal, sous sa présidence, vote en faveur du projet et de son installation dans les locaux du Centre Jean Hardouin. C’est ainsi que le 3 décembre 1989, jour de l’inauguration de l’exposition à la mémoire du Chanoine Etienne Drioton, sous la présidence du Maire de la Ville et en présence de Xavier Dugoin, Député de l’Essonne, on dévoile la plaque annonçant la fondation du Musée.

 La Société d’Histoire Locale sera associée à cet évènement. Josèphe Jacquiot, alors Présidente d’honneur de la Société propose une réunion en son domicile le 26 janvier 1990. Monsieur Chancelier écrira aux membres du bureau : Votre présence est d’autant plus vivement souhaitée qu’il y sera délibéré d’une question de grande importance tant pour l’avenir de Montgeron que pour celui de la Société.

Le Musée est inauguré le 24 septembre 1993 en présence de nombreuses personnalités. Dans son allocution Josèphe Jacquiot déclarait : Sans doute beaucoup, en effet, se sont demandés si la création d’un musée s’imposait, alors que s’affirme une société où le matérialisme triomphe, où l’argent est roi, où les valeurs de l’esprit sont reléguées au second plan, voire méprisées. Précisément, la donation que j’ai tenu à faire à la Ville de Montgeron, est comme le symbole de la lutte contre la décadence de la valeur humaine … Au cours d’un entretien Josèphe Jacquiot ajoutait : L’idée a germé en moi comme un avertissement secret, le sens social a parlé, j’ai vu ce que cela pouvait apporter aux autres, il me fallait donner à Montgeron quelque chose qui sorte de l’ordinaire, ces collections que j’ai beaucoup aimées…

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Depuis sa création, les collections se sont considérablement enrichies. Par testament Josèphe Jacquiot léguait à la ville, pour le Musée, la plus importante part de ses biens. C’est ainsi que Montgeron possède les archives de l’éminent égyptologue Etienne Drioton et des meubles et objets lui ayant appartenu. Ce legs a permis l’acquisition d’antiquités égyptiennes d’un grand intérêt et d’œuvres picturales réalisées par des artistes de la Vallée de l’Yerres. De nombreux donateurs, amis et collaborateurs de Josèphe Jacquiot, des Montgeronnais, des égyptologues, ainsi que la Société des amis du Musée ont participé par leurs dons à l’enrichissement de notre musée. Qu’ils en soient vivement remerciés.

Michèle Juret.

Inauguration du Musée en présence de J. Jacquiot et de Alain Josse