BOUCHON DE VASE CANOPE A VISAGE HUMAIN

 

Bois recouvert de lin, stuqué et peint.

Hauteur 14 cm. Provenance inconnue

Datation XVIIIe dynastie.

Acquisition sur le legs Josèphe Jacquiot

2019 01 31 26 3

Crédit photographique François Gourdon

Parmi les acquisitions réalisées pour le musée, grâce au legs de Josèphe Jacquiot, évoquons ici ce bouchon de vase canope. Sculpté dans le bois, recouvert de lin et stuqué, il a gardé quelques vestiges de sa polychromie originelle. D’emblée admirons la délicatesse de ce visage aux traits fins, idéalisés, d’une extrême beauté. Une perruque enveloppante laisse dégagée l’oreille et l’on devine, par transparence, la disposition longitudinale des mèches qui la composent. Elle s’interrompt au niveau de ce qui devait être le point de rencontre avec le vase. La ligne des sourcils outrepasse quelque peu celle de la paupière, le nez aux ailes très fines se busque légèrement, la bouche esquisse un sourire, le menton reste court. L’ensemble confère à ce visage une apparence à la fois aimable et raffinée. La qualité de la sculpture rappelle la dextérité des artistes œuvrant vers la fin le la XVIIIe ou le début de la XIXe dynastie. Soulignons encore que peu d’exemples de ce type de bouchon de canope en bois sont parvenus jusqu’à nous. Celui-ci force l’admiration et se révèle être, actuellement l’une des plus belles œuvres de notre musée.

Les vases canopes font partie de l’équipement funéraire du défunt. Au nombre de quatre, généralement sculptés dans la pierre ou modelés dans une terre cuite, ils renferment les viscères que les prêtres embaumeurs ont retirés du corps du défunt  lors de la momification. Ils seront déposés dans la tombe. Chaque vase est placé sous la protection de l’un des enfants d’Horus. C’est ainsi que nous verrons couramment à partir du Nouvel Empire, ces vases surmontés de bouchons différenciés : L’un à tête humaine symbolisant Amset, le babouin Hapy, le canidé Douamoutef  et le faucon Québésénouf. De plus, chacun d’entre eux est associé à une divinité protectrice. Amset est associé à Isis, Hapy à Nephtys, Douamoutef à Neith et Qebesenouf à Selkys. Les viscères seront donc placés sous la protection de ces divinités.

Ces enfants d’Horus sont couramment représentés, momiformes, posés sur un lotus devant Osiris. Ils évoquent alors la restitution des organes internes du dieu démembré, contribuant ainsi à sa résurrection[1].

       Michèle Juret

[1] J.-P. Corteggiani, L’Egypte ancienne et ses dieux, ed Fayard, Paris 2007, p. 141

Date de dernière mise à jour : 01/03/2021