LA STATUETTE DU DIEU THOT

Le dieu Thot sous forme d’ibis

Cliché F. Gourdon

Thot ibis cliché F. GourdonStatuette en bronze L 6,1 cm H. 6 cm

Datation Basse époque/Époque ptolémaïque

N° Inv. 2006.10

Cette statuette d’ibis est entrée dans les collections du Musée le 29 avril 2006. Son acquisition fut réalisée sur les fonds provenant du second legs de Josèphe Jacquiot. Bien que de taille modeste, elle est la personnification du dieu Thot. L’oiseau divin est posé sur un socle en bois. Il est en position accroupie, ailes repliées, en posture de repos.  Quelques incisions sur le dos évoquent son plumage. L’avant de son corps est légèrement relevé. Le long cou paré d’un collier s’est basculé fièrement vers l’arrière. Sa tête est prolongée par un long bec légèrement recourbé, caractéristique de cette espèce aviaire. Cette attitude lui confère une certaine majesté. 

Le dieu Thot, bien connu dans l’Égypte antique, est une divinité lunaire. Son rôle est très important, ses attributions sont multiples. Il est le patron des scribes, en témoigne le groupe statuaire Louvre E 11154.  On y voit le scribe Nebmertouf écrivant près du dieu Thot babouin qui le domine assis sur un socle, semblant ainsi le protéger ou lui dicter un texte. Il est le scribe des dieux. C’est lui qui inscrit les noms des pharaons sur l’arbre sacré Iched . Il manie  les chiffres, c’est le calculateur du temps, le comptable des années. Thot est encore le patron des magiciens, le messager des dieux. A Memphis il est l’expression du verbe créateur du dieu Ptah. Il est aussi considéré comme le « cœur de Rê ». C’est encore lui qui enregistre les résultats de la « pesée du cœur » lors du jugement du défunt devant le tribunal des quarante dieux. C’est ainsi qu’on le voit sur nombre de vignettes du chapitre 125 du Livre des Morts, qui évoque ce jugement. Citons pour exemple le papyrus LdM d’Ani (BM 10470). Les paroles prononcées par Thot y sont très explicites « J’ai examiné le cœur de l’Osiris Ani, alors que son ba se dresse, se présente comme témoin au sujet de lui... ».

Thot peut adopter plusieurs apparences. Il peut être figuré comme ici en ibis, mais aussi sous une forme humaine ibiocéphale ou bien encore sous celle d’un babouin. La collection du musée propose une petite statuette en bronze de Thot-babouin (N° inv. 1997.8). Il est figuré assis, coiffé de la couronne lunaire, la poitrine ornée d’un camail finement ciselé. Retrouvé en 1997 abandonnée sur une étagère dans un grenier de la maison de Josèphe Jacquiot, il  a peut-être appartenu à Étienne Drioton.

Toujours dans les collections du musée,  sur le décor d’un panneau de cercueil  (N° inv.2008.4) Thot apparaît sous une forme humaine ibiocéphale et coiffé de la couronne atef . Il présente la défunte à Osiris. On peut penser que cette scène se déroule après la « pesée du cœur » à l’issue de laquelle elle a été déclarée « justifiée ».

Michèle Juret

Le dieu Thot sous forme de babouin

Le Dieu Thot sous forme de babouin

1 J.-P. CORTEGGIANI « L’Égypte ancienne et ses dieux », ed. Fayard, Paris 2007, p.543,548.
2 Le  ba  est l’âme du défunt, souvent représenté sous forme d’oiseau à tête humaine.
M. JURET, « L’oiseau-ba, seconde vie dans l’Egypte antique » ed. BoD, 2022.

Date de dernière mise à jour : 04/12/2025